Notre église

Un peu d’histoire

Au plus loin qu’ils remontent, les historiens font état d’un CALVUS MONS (Mont chauve) habité par des Carnutes. Sous domination romaine ce fut un oppidum d’environ 500 m de diamètre entouré de fossés et de fortifications en bois dont le tracé est encore visible. Un reste des douves est toujours en eau au nord ouest du village.

La période romaine fut prospère jusqu’à sa décadence au IIIème siècle qui provoqua bien des désordres et à l’invasion des Huns (à Orléans en 406). Sous Clovis et les Mérovingiens (début du Vème siècle – deuxième moitié du VIIIème) il y eut des hauts et des bas. Le pouvoir royal s’effrite à chaque partage du royaume de Clovis et l’église pallie la carence de l’administration royale ( Abbayes de Micy, de Fleury, de Saint Benoît, de Ferrières ). Sous Pépin le Bref, Charlemagne et en général lesCapétiens (du VIIIème au XIVème siècle), le pouvoir royal s’étend, s’organise et prend de l’autorité : jusqu’à la guerre de Cent ans ( 1345 ) il y a des périodes de prospérité indéniables. Calvus Mons devient Calmont, puis Chalmont (et plus tard Chaumont en Sauloigne). La Tharonne s’ appelait du vieux nom celte d’Aronna (eau rapide).

Chaumont avait deux églises. En 1167 Dame Mélesinde les a remises à l’évêque d’ Orléans qui les a confiées à l’ Abbaye de Micy. Il y eut alors à Chaumont un monastère dont les bâtiments couventuels, que l’on dit avoir été reliés à l’église par un souterrain, sont devenus l’Auberge de la Croix Blanche.
Ce monastère a été remplacé au XVème et XVIème siècles alors que Chaumont dépendait de la Ferté Nabert (Saint-Aubin), par l’actuelle église Saint Etienne qui fut en partie construite avec des matériaux en provenant. Quand à l’autre église, dédiée à Saint Georges, elle fut jugée vétuste en 1727, interdite en 1786 et détruite en 1812.

Elle était bordée au nord par le cimetière ( actuelle place Louis Blériot ) et au sud par un caquetoire qui figurait encore au cadastre Napoléon et a probablement été détruit au XIXème siècle.

L’église Saint Etienne se compose de trois parties :
• La grand-nef du XVème siècle
• le clocher
• la chapelle seigneuriale du XVIème

La grand-nef

Elle mesure 35 m de long sur 9,20 m de large et un peu plus de 12 m de hauteur sous voûte. La chapelle seigneuriale à deux travées forme au Nord une excroissance irrégulière. Le mur sud de la nef d’environ 80 cm d’épaisseur est constitué d’un mélange de briques et de moellons très fruste provenant probablement de l’ancien monastère ; il est renforcé par de sérieux contreforts.

La nef a été restaurée. Sa charpente avait subi un véritable traumatisme vers 1860 pour simuler une voûte gothique en plâtre.
La suppression des entraits et des poinçons a créé des poussées dans les maçonneries, dont des fissures ( notamment au chevet ) et l ’ altimétrie du
faîtage donnaient la mesure.
Sablières, blochets, pieds d’arbalétrier, l’ensemble du chevalet entre nef et clocher étaient pourris et ont dû être repris. Il a fallu faire tomber la voûte en plâtre du XIXème, remettre en état la charpente, refaire la toiture et installer de nouveaux entraits et poinçons ainsi qu’une voûte en lambris de chêne comme à l’origine. Les portes donnant vers l’extérieur ont été également restaurées en effaçant des réparations peu esthétiques. Une porte murée a été ouverte au Nord sur la Place Louis Blériot.

Le Clocher

Plus récente que la nef, la tour est couronnée par une charpente exceptionnelle composée d’un pavillon à deux épis duquel émerge un lanternon à six pans couvert d’une haute flèche dodécagonale. Ce magnifique en semble, visible de toute part, porte la hauteur du clocher à près de 50 m. On le dit être le point culminant de la Sologne. L’intérieur de la tour est de 5 m x 4,60 m à sa base. Elle est bâtie en briques et l’épaisseur de ses murs va en décroissant de 1,10 m à la base à 0,65 m au sommet. Construit au début du XVIème siècle alors qu’étaient probablement encore dans les esprits les raids du Prince Noir pendant la guerre de Cent ans et que commençaient les Guerres de Religions (1534-1598) le clocher est bien une tour conçue pour servir de refuge défensif, de grenier à grains et / ou de prison. Une pierre de l’embrasement de la fenêtre Ouest du 1er étage l’évoque : elle est gravée d’une fleur de lys, d’une date 1581, et d’initiales par quelqu’un qui, le pauvre, avait
de bien tristes loisirs.
La restauration du clocher réalisée en 2002 et 2003 a consisté à remédier à l’affaissement de la flèche sur ses poutres de base, et à l ’ instabilité du beffroi qui transmettait ses vibrations à la maçonnerie, à tel point qu’il avait
fallu renoncer à utiliser la grosse cloche à la volée.

La charpente et le beffroi ont été consolidés, la flèche a été renforcée en sous-œuvre, les bois endommagés ont été changés et tous les assemblages refaits. Les balustrades du lanternon et son sol ont été complètement refaits et recouverts de plomb, ainsi que les lucarnes du toit. Ce toit et la flèche ont été recouverts à neuf, et une pointe de paratonnerre auto-amorçant a été installée. Les horloges et la commande des cloches ont été électrifiées et sont commandées par radio depuis Francfort. Les maçonneries extérieures, parements de briques et pierres de taille, ainsi que les plombs et ornements ont été restaurés… et le clocher s ’orne d ’un nouveau coq !

La chapelle seigneuriale

Les travaux ont commencé par la réfection complète de la charpente et
de la toiture. Ils ont été terminé par le rejointoiement des murs extérieurs en briques rouges et noires disposées en losange.

Tout au long de ces travaux les architectes et artisans ont fait notre admiration. Leurs connaissances, leur expérience, leur intelligence, la passion avec laquelle ils ont travaillé, leurs scrupules, leur réel savoir faire méritent félicitations et respect.
Nous remercions l’Etat, la Région, le Département et la « Sauvegarde de l’Art Français » qui nous ont financièrement aidés à réaliser ces travaux.